7        LES EPITRES

 

Introduction

Le plus grand mystère concernant les Epîtres de Paul et des autres auteurs concerne le silence entourant les événements historiques relatifs à Jésus. Comme nous venons de le voir ces lettres ont pu être datées avec assez de précision et il est certain aujourd'hui qu'il s'agit des plus vieux documents chrétiens qui nous soient parvenus. Les dix ou vingt ans qui séparent la crucifixion des premiers voyages de Paul constituent la période charnière pendant laquelle la diffusion des premiers témoignages a eu lieu. Faut-il rappeler que selon les évangiles la popularité de Jésus est assurée de son vivant dans toute la Judée et la Galilée du simple fait des nombreux miracles accomplis. La crucifixion ordonnée par Pilate et entourée de nombreux événement surnaturels (tremblement de Terre, obscurité en plein Jour …) a du très vite donné naissance à une multitudes de récits historico-légendaires sur le personnage de Jésus. Malgré cela les premiers textes en notre possession font montre d'un silence total et parfaitement incompréhensible sur tous ces événements:

à Paul et les autres (Jacques, Jude, Pierre, Jean…) ne mentionnent jamais le nom de Jésus de Nazareth.

à Ils ne citent à aucun moment les événements survenus pendant le ministère de Jésus (Les miracles, l'arrestation de Jésus ,son procès, sa crucifixion).

à Les lieux des événements rapportés par les évangiles ne sont jamais cités. (Bethlehem, Nazareth, Getsémani, Golgotha…)

à L'enseignement de Jésus n'est pas mentionné.

à Les nouvelles directives à suivre (en remplacement de celles prescrites par la Loi) ne sont jamais attribuées directement à Jésus : Par exemple Paul ne dit jamais : Jésus a dit :)

à A aucun moment Paul ne cherche à retrouver la trace des événements passés .

à Paul clame haut et fort dans toutes ses Epîtres qu'il a été choisi par Dieu pour porter l'Evangile chez les païens (Il ne mentionne pas la vision qu'il aurait eu sur le chemin de Damas).Cet évangile n'est jamais justifié directement  à partir de  Jésus Christ mais presque toujours par rapport aux écritures (l'Ancien Testament).

L'explication chrétienne orthodoxe de tous ces paradoxes consiste à dire que Paul et avec lui les premiers auteurs des Epîtres ne se sont pas intéressés à la vie de Jésus mais seulement à la signification de sa venue sur terre. Seuls les évangélistes s'intéresseront aux circonstances historiques de la vie du Messie.

 

L'analyse complète de toutes ces contradictions constitue la pierre angulaire du paradigme mythique. L'analyse exhaustive des silences contenus dans les Epîtres a été faite par Earl Doherty pour qui l'hypothèse du mythe ne fait aucun doute. Selon lui lorsque Paul parle du Christ mort et ressuscité il ne s'agit en aucun cas d'un événement historique ayant eu lieu sur Terre mais bien plutôt d'un événement imaginaire ayant eu lieu dans un de ces mondes parallèle peuplés d'anges et de démons comme savaient si bien l'imaginer les peuples de l'antiquité. Ce serait dans ce monde imaginaire que le Christ  serait venu mourir et ressusciter dans la chair pour que s'accomplissent les écritures. Earl Doherty insiste sur le fait que lorsque Paul parle du Christ c'est en fait d'un personnage purement spirituel dont il est question et que sa venue sur Terre ne doit pas être comprise dans un sens littéral mais plutôt dans un sens symbolique. Cette hypothèse semble davantage s'ajuster avec le contenu des Epîtres et permet de mieux rendre compte des invraisemblables silences à propos des détails historiques qui n'apparaîtront que plus tard  dans les évangiles.

Les épîtres seront examinées dans l'ordre de leur apparition dans le texte du Nouveau Testament (Bible de Jérusalem).

 

L'Epitre aux Romains

" La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu" (8-19)

" Notre salut est objet d'espérance; et voir ce qu'on espère, ce n'est plus l'espérer : ce qu'on voit comment pourrait-on l'espérer encore ?" (8-24)

Ces phrases énigmatiques  semblent renvoyer le lecteur à une période future annoncée par les écritures. La période toute proche pendant laquelle Jésus a œuvré n'est même pas mentionnée. Tout reste à venir, tout n'est que promesse. Aucune allusion à la venue récente sur Terre du Fils de Dieu qui a été "révélé" et "vu" par tant de personnes. Jésus n'a t-il pas permis au plus grand nombre de "voir" directement le salut promis.

 

Paul cite à de nombreuses reprises des passages des écritures en consolidation de ses arguments. Il cite souvent les prophètes (3Isaïe l'a dit : …3(10-16) et surtout Moïse ("Moïse écrit …"10-5 et "Moïse dit"10-18).On cherche en vain par contre des phrases de Paul qui commencent par "Jésus a dit".

 

"Comment croire sans d'abord l'entendre?" "Et comment entendre sans prédicateur". Paul insiste à plusieurs reprises dans les épîtres sur son rôle de prédicateur qui prend ainsi plus d'importance que celui de Jésus lui-même. C'est au prédicateur d'apporter la Bonne Nouvelle (et on a vu succinctement que plusieurs d'entre eux se font concurrence).Le rôle du Jésus historique se trouve ici comme ailleurs  ainsi réduit à peu de choses.

 

Dans le chapitre sur la charité (12-14) Paul déclare : "Bénissez ceux qui vous persécutent".

Dans le chapitre suivant sur la soumission aux pouvoirs civils il dit :"Rendez à chacun ce qui lui est dû" (13-7) Pourquoi Paul ne cite t-il jamais en pareille circonstance les phrases prononcées par Jésus  lui même (Le sermont sur la Montagne par exemple et Il faut rendre à César ce qui est à César…).Faut-il croire que Paul ignorait les phrases qui sont toujours considérées de nos jours comme les plus importantes que l'on doit à Jésus. Les seules phrases sur l'authenticité desquelles s'accordent tous les spécialistes. Comment pouvait -il prétendre transmettre le message de Jésus s'il en ignorait les passages les plus novateurs susceptibles d'emporter l'adhésion de tous.

 

Les Epitres aux Corinthiens

 

La première épitre aux Corinthiens

-          Dans cette épître Paul demande aux membres de la communauté d'éviter les disputes et les clans en particulier entre ceux qui préfèrent écouter son message à lui et ceux qui se reconnaissent plutôt dans la prédication d'Appolos (3-4).On retrouve ici le personnage d'Apollos dont le discours semble différer légèrement de celui de Paul tout en restant compatible avec celui-ci. Sans doute Apollos enseigne t- il comme Paul un message à propos du Christ mais il ne semble pas s'agir cette fois non plus de Jésus de Nazareth puisque comme nous l'avons vu il est peu probable qu' Apollos qui vient d'Alexandrie ait connu celui-ci. Pas plus que pour Paul cela ne semble poser un problème puisque  les deux ont été commissionnés par Dieu (3-5).Aucune allusion donc à une autorité de fait qui proviendrait par exemple d'un contact direct avec le groupe des douze de Jérusalem qui a reçu expressément  cette autorité de Jésus lui-même. Plus loin dans le passage intitulé "Diversité et unité des charismes" Paul explique le grand nombre de discours et de comportements possibles (sagesse, foi, dons de guérisons, miracles…) qui sont tous inspirés par l'Esprit. Nul mention d'un quelconque pouvoir transmis par un Jésus historique.

-          Les citations faites par Paul au sujet de l'eucharistie ne nous apprennent rien de particulier sur ce dernier repas de Jésus. Aucun détail historique particulier ne vient agrémenter la citation rituelle ; Paul paraît citer directement des textes dont le contenu est figé.

-          "Les princes de ce monde…n'auraient pas crucifié le Seigneur de la Gloire" (2-8): Pour Earl Doherty cette phrase montre que la crucifixion est un événement qui s'est produit dans le monde "sur-naturel" des esprits et des démons" et non pas dans celui où nous vivons.

-           Dans le passage relatif à la résurrection (15) Paul nous rappelle que le Christ est mort "pour nos péchés selon les écritures" qu'il est ressuscité le troisième jour selon les écritures". Encore une fois Paul prêche un Christ intemporel et qui vit d'abord dans et par les écritures. Plus loin Paul parle des apparitions du Christ à Céphas (Pierre) puis aux douze puis à cinq cent frères et enfin à lui même : Cette expérience commune à un si grand nombre semble être de nature purement spirituelle et pourrait bien représenter les débuts mystiques d'une nouvelle relation avec la divinité et donc aussi d'une nouvelle religion. Il n'est nullement question d'une expérience se rapportant à un phénomène réel et temporel.

-          La résurrection des morts semble être une pierre d'achoppement pour beaucoup de croyants ,aussi Paul insiste t -il sur le fait que le fondement de la nouvelle foi réside dans la croyance à  la résurrection du Christ.

Aucune allusion ici aux nombreux témoins de cet événement "historique". On pourrait penser que le problème central concerne plutôt l'interprétation de l'événement que l'événement lui-même…

-          Dans le chapitre concernant le mode de la résurrection Paul explique celle-ci grâce au concept de corps spirituel qu'il oppose au corps psychique. Pourtant lorsque Jésus est apparu aux apôtres et a mangé devant eux et s'est laissé touché par l'un d'eux ce n'était bien sûr pas son corps spirituel qui était alors concerné. On retrouve ici les ambiguïtés logiques du concept de résurrection (résurrection dans la chair ou résurrection spirituelle ?)

 

La deuxième épitre aux Corinthiens

-          "C'est Dieu … qui a mis dans nos cœurs les arrhes de l'Esprit"  (1-22).

-          "Notre capacité vient de Dieu qui nous a rendu capable  d'être ministres d'une nouvelle alliance" (3-6).

Comme le remarque E.Doherty  l'accumulation de telles phrases dans les épîtres montre que l'origine du mouvement pourrait davantage se rattacher à une sorte de foi mystique plutôt qu'à un fondateur en la personne de Jésus. C'est bien l'esprit saint qui est le moteur initial ayant mis le mouvement en marche.

-          Le Christ est l'image de Dieu (4-4).

-          "Nous sommes donc en ambassade pour le Christ. C'est comme si Dieu exhortait par nous".

Le Christ est l'intermédiaire entre Dieu et les hommes. C'est en tous cas le rôle que les philosophies mystiques attribuent au fils. Ce besoin d'un intermédiaire entre Dieu et les hommes est dans l'air du temps comme en témoigne le succès des  nombreuses religions à mystères.

 E.Doherty défend la thèse de la révélation de Dieu à travers un Christ spirituel pour expliquer le manque total de références au Jésus de l'Histoire. C'est dans le cœur des apôtres nous explique-t-il que cette foi se développe progressivement.

 

L'épitre aux Galates

 

Dans cette épitre Paul revient sur les autres évangiles qui semblent concurrencer le sien :

-          "Je m'étonne que si vite vous abandonniez Celui qui vous a appelé par la grâce du Christ, pour passer à un évangile différent…" (1-6).

-          "si quelqu'un vous annonce un évangile différent de celui que nous avons prêché ,qu'il soit anathème!"  (1-9).

L'existence d'évangiles différents est en contradiction avec les thèses rationalistes et chrétiennes d'un Jésus fondateur du mouvement et qui est apparu  ressuscité devant de nombreux témoins. Comment en effet expliquer que l'enseignement de celui-ci  ait pu si peu de temps après sa mort  et tel qu'il a été transmis aux douze apôtres faire l'objet d'autant de versions différentes au point d'être considérées pour certaines comme anathèmes par Paul. Pour parler "d'autres évangiles" il faut considérer que les divergences portent sur des questions de fond et non pas seulement sur quelques détails ou faits mineurs comme on pourrait le comprendre s'il s'agissait simplement de souvenirs différents concernant la vie publique et le ministère de Jésus.

 

Paul nous explique également dans cette épître que c'est Dieu qui a révélé en lui son Fils. (1-15) ( Moins spectaculaire que le récit des Actes concernant la vision sur le chemin de Damas cette explication fait écho un peu plus bas à une autre phrase dans laquelle Paul compare " sa révélation intérieure"  qui constitue le point de départ de sa mission d'évangélisation des Païens avec celle de Pierre qui s'est vu confié  la mission d'évangélisation des Juifs:

-          "car Celui qui avait agi en Pierre pour faire de lui un apôtre des circoncis, avait pareillement agi en moi en faveur des païens". Paul nous explique ici que chez lui comme chez Pierre il s'est s'agit d'une expérience spirituelle intérieure alors que dans le cas de Pierre la situation est toute différente puisque celui ci a reçu sa mission de Jésus lui même dont il a été l'un des principaux disciples  et qu'il a suivi pendant tout son ministère.

-          Dans le chapitre intitulé "Preuve par les faits" et dont l'objet est d'expliciter aux Galates le point de départ de l'évangile annoncé par Paul et par Pierre il n'est jamais question d'un "fait" se rapportant au ministère de Jésus ou à Jésus lui-même mais seulement d' inspirations divines et de révélations intérieures : Paul parle d'une "révélation de Jésus Christ" produite par Dieu lui même.

 

Les Epitres de captivité

On désigne sous ce terme les épîtres aux Ephésiens, aux Colossiens, aux Philippiens et à Philémon.

Dans l'Epître aux Ephésiens Paul nous dit qu'il est "ministre des mystères du Christ "  et il précise que c'est Dieu qui lui a accordé par "révélation" la connaissance du mystère (3-3).Il ajoute : " Ce mystère n'avait pas été communiqué aux hommes des temps passés comme il vient d'être révélé maintenant à ses saints apôtres et prophètes".(3-5).

A aucun moment il n'est question d'une connaissance directe de Jésus Christ de la part de certains apôtres. Paul nous dit qu'il est allé voir Céphas (Pierre) et qu'il est resté une quinzaine de jours avec lui. On pourrait penser que ce dernier lui aurait alors transmis une grande partie des propos de Jésus sinon l'intégralité de son enseignement,  qu'il lui aurait fait part d'innombrables détails à propos du ministère de celui-ci; mais sur tous ces sujets Paul garde un silence incompréhensible. Il n'est question que de "mystère" et de "révélation spirituelle" termes qui ne prennent toute leur signification que dans l'hypothèse d'un Jésus mythique.

Dans l'Epître aux Philippiens Paul mentionne son souhait de communier avec les souffrances du Christ.(3-10).Comme Earl Doherty le souligne justement ce besoin de communion devrait légitimement s'accompagner d'un besoin de se rendre sur tous les lieux importants qui ont marqué la vie terrestre de Jésus: Nazareth (Le Mont des Oliviers, le jardin de Gethsémani, le Golgotha …).Ni Paul ni les chrétiens du premier siècle qui sont ses contemporains n'ont jamais exprimé de tels souhaits pourtant compréhensibles. Quant on sait les millions de pèlerins qui se  rendent chaque année sur les lieux saints (chrétiens, juifs, musulmans) on ne peut être que troublé par une telle indifférence de la part des premiers fidèles. L'explication traditionnelle qui veut que Paul et ses compagnons ne portaient aucun intérêt dans la vie terrestre de Jésus ne tient pas; car dans pareille situation les réactions humaines ont toujours été similaires les unes aux autres. Par contre si Jésus n'est que pur esprit, si aucun personnage historique n'a jamais foulé le sol de la Palestine alors tout est beaucoup plus simple et cohérent.

 

 Les Epitres aux Thessaloniciens

Dans la première épître figure la phrase suivante : "Ces gens là (les juifs) ont mis à mort Jésus le Seigneur et les prophètes". (2-15) Il est curieux de voir ici mentionné sur un même plan la mise à mort de Jésus qui est supposée être un événement historique récent et celles des prophètes qui est au plus symbolique. Se pourrait-il que dans les deux cas la mort en question soit comprise dans un sens littéraire ?

Plus loin Paul affirme : "Puisque nous croyons que Jésus est mort et ressuscité…" (4-14).Comment justifier ici l'emploi du mot croire en lieu et place du mot savoir. La mort et la résurrection de Jésus ne constituent -ils pas des faits établis devant de nombreux témoins?

Dans le même passage on trouve également :

"Nous, les vivants, nous qui seront encore là pour l'Avènement du Seigneur". Cet avènement constitue bien un événement attendu comme imminent et qui doit concerner la génération actuelle (cf. évangiles).

 

Les Epitres Pastorales

Sous ce vocable sont regroupées Les deux épîtres à Timothée et celle adressée à Tite. C'est dans la première épître adressée à Timothée que l'on trouve l'unique référence à Ponce Pilate extérieure aux Evangiles. Cette référence est néanmoins douteuse pour deux raisons:

-          Les spécialistes s'accordent pour penser que Paul n'est vraisemblablement pas l'auteur de cette épître . 

-          La date de composition est inconnue mais pourrait bien se situer vers la fin du 1er siècle.

En conséquence de quoi la citation de Ponce Pilate pourrait dater d'une époque postérieure aux premiers évangiles en circulation. Certains auteurs pensent également que cette citation est une interpolation.

 

L'Epitre aux Hébreux

E.Doherty cite le passage en 12-15 qui raconte comment Esaü pour un seul mets livra son droit d'aînesse et fût rejeté par la suite. L'intérêt de ce passage réside dans l'absence de référence à Judas qui plus qu'Esaü symbolise la trahison et fût aussi rejeté. L'abondance de citations en provenance de l'Ancien Testament  dans les Epîtres  remplit l'espace vide laissé par l'absence totale de référence aux événements concernant Jésus et aux personnes qui l'ont accompagné.

 

Les Epitres catholiques

Ce terme regroupe les épîtres de Jacques le frère de Jésus, les deux épîtres de Pierre, les trois épîtres de Jean et l'épître de Jude.

Comme les épîtres précédentes celles-ci sont "pleines" de silences à propos de Jésus et de son ministère. Qu'il s'agisse de Jacques son frère ou de Pierre et Jean ses plus proches disciples aucun souvenir ni témoignage ne nous est transmis qui viendrait compléter ou préciser les récits évangéliques;

On trouve dans la deuxième épître de Pierre un rappel de la scène de la Transfiguration  (Le témoignage apostolique 2 Pierre 12).La reprise mot pour mot du passage des évangiles laisse penser qu'il peut s'agir d'une interpolation postérieure à la rédaction des évangiles ou plus simplement d'une reprise de la même source qui a donné naissance à ce passage des évangiles. Pas de détail supplémentaire ni d'éclairage nouveau donc de la scène en question.

Les trois épîtres de Jean ne nous apprennent rien de plus mais font référence pour les deux premières à une "hérésie" bien surprenante qui consiste pour certains "faux docteurs" à nier la venue du Christ dans la chair:

1Jean 4-2 et 2Jean 7.

Il est invraisemblable  en effet que si peu de temps après la mort de Jésus qui fût connu dans toute la Palestine et entouré dans ses moindres déplacements par une foule immense que l'on puisse ainsi nier son existence. On peut penser que ces affirmations se contentent de nier que Jésus (personnage connu de tous) et le Christ sont une seule et même personne mais rien dans la formulation de la proposition  ni aucun autre indice dans toute la littérature épistolaire ne nous laisse envisager cette hypothèse. A aucun moment en effet n'est soulevée la question pourtant la plus pertinente à nos yeux consistant à  savoir si Jésus qui a vécu en Palestine et a été crucifié sous Ponce Pilate est bel et bien le Christ , le Messie tant attendu. Le débat  qui semble s'instaurer entre les auteurs des épîtres et les "faux docteurs" porte simplement sur une hypothétique "venue dans la chair" du Christ sans une quelconque référence à des événements historiques pourtant connus de tous. Il s'agit donc bien  dès cette époque de débattre d'une question purement théologique sans qu'il soit jamais question d'Histoire .

 

 

 

 

 

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